En mathématiques, un nombre premier p > 2 {\displaystyle p>2} est dit régulier si une certaine propriété liée aux racines du polynôme X p 1 {\displaystyle X^{p}-1} est vérifiée. Cette notion a été introduite par Ernst Kummer en 1847, en vue de démontrer le « dernier théorème de Fermat », dans un article intitulé « Beweis des Fermat'schen Satzes der Unmöglichkeit von x λ y λ = z λ {\displaystyle x^{\lambda } y^{\lambda }=z^{\lambda }} für eine unendliche Anzahl Primzahlen λ {\displaystyle \lambda }  ».

Définitions

Un nombre premier impair p est dit régulier s'il ne divise pas le nombre de classes du corps cyclotomique Q ( ζ p ) {\displaystyle \mathbb {Q} (\zeta _{p})} , où ζ p {\displaystyle \zeta _{p}} est une racine primitive p {\displaystyle p} -ième de l'unité.

Une manière de tester la régularité en pratique est donnée par le critère de Kummer : p est régulier si et seulement s'il ne divise le numérateur d'aucun des nombres de Bernoulli Bk, pour k {\displaystyle k} prenant les valeurs paires entre 2 {\displaystyle 2} et p 3 {\displaystyle p-3} .

Un nombre premier irrégulier est un nombre premier impair non régulier. Les nombres premiers irréguliers forment la suite A000928 de l'OEIS : 37, 59, 67, 101, etc., les réguliers formant la suite  A007703.

Il existe une infinité de nombres premiers irréguliers. Plus précisément, un théorème de Metsänkylä (fi) assure que pour tout sous-groupe propre H {\displaystyle H} du groupe des unités de l'anneau ℤ/nℤ, il existe une infinité de nombres premiers irréguliers dont la classe modulo n {\displaystyle n} n'appartient pas à H {\displaystyle H} .

En revanche, l'existence d'une infinité de nombres premiers réguliers reste une question ouverte.

Travaux de Kummer

Le travail de Kummer permet précisément de montrer l'assertion suivante : si p {\displaystyle p} est un nombre premier régulier, l'équation x p y p = z p {\displaystyle x^{p} y^{p}=z^{p}} n'a pas de solutions pour x ,   y {\displaystyle x,\ y} et z {\displaystyle z} entiers relatifs tous non divisibles par p {\displaystyle p} . Le point central de l'argument, développé en termes modernes, est qu'une telle identité se factorise en :

i = 0 p 1 ( x ζ p i y ) = z p , {\displaystyle \prod _{i=0}^{p-1}(x \zeta _{p}^{i}y)=z^{p},}

dans le corps Q ( ζ p ) {\displaystyle \mathbb {Q} (\zeta _{p})} . Cette égalité peut alors être interprétée comme une égalité entre le produit des idéaux ( x ζ p i y ) {\displaystyle (x \zeta _{p}^{i}y)} et l'idéal ( z {\displaystyle z} ) élevé à la puissance p {\displaystyle p} . On peut montrer que les idéaux ( x ζ p i y ) {\displaystyle (x \zeta _{p}^{i}y)} sont premiers entre eux ; la théorie de la décomposition des idéaux premiers et celle des anneaux de Dedekind permettent d'assurer que chacun est la puissance p {\displaystyle p} -ième d'un certain autre idéal A i {\displaystyle A_{i}}  ; l'idéal A i p {\displaystyle A_{i}^{p}} est principal, l'hypothèse que le nombre p {\displaystyle p} est régulier — il n'est pas diviseur du nombre de classes de Q ( ζ p ) {\displaystyle \mathbb {Q} (\zeta _{p})} — montre alors que l'idéal A i {\displaystyle A_{i}} lui-même est principal, ce qui fournit une égalité de la forme x ζ p i y = ε α p {\displaystyle x \zeta _{p}^{i}y=\varepsilon \alpha ^{p}} , pour une certaine unité ε {\displaystyle \varepsilon } . Quelques calculs permettent d'aboutir à une contradiction.


Notes et références

Articles connexes

  • Théorème de Herbrand-Ribet
  • Théorème de Sophie Germain
  • Arithmétique et théorie des nombres

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